Imprimeur et éditeur, Michael Woolworth, américain d’origine, s’installe à Paris où il établit son atelier en 1985. Se spécialisant dans les techniques de lithographie sur pierre, avec impression exclusivement sur presses manuelles, il réalise également des oeuvres en bois gravé, monotype, linogravure et eau-forte ainsi que des multiples. L’atelier est à l’initiative d’événements et d’expositions tout au long de l’année in situ, dans les galeries, les musées, les librairies et les foires d’art.
En 2011, Michael Woolworth est nommé Chevalier dans l’ordre des arts et des lettres par le ministre de la Culture et de la Communication. Il est également honoré par l’état français en 2011 avec le titre officiel de Maître d’art ainsi qu’en 2012, avec le label EPV, ou Entreprise du Patrimoine Vivant. En 2015, il co-crée, avec Sylvie Boulanger, ex-directrice du CNEAI, le salon MAD (Multiple Art Days) à Paris pour promouvoir l’activité des artistes contemporains dans l’édition originale. Chaque année une centaine d’éditeurs se réunissent à MAD, montrant leurs nouvelles aventures. Entre 2021 et 2023, Paul Moragues, Gaëtan Girard et Léa Tupper sont devenus les collaborateurs, les imprimeurs et compagnons de route de l'atelier.
Les premières années : 1979 - 1985
À son arrivée à Paris, en 1979, le jeune américain Michael Woolworth a rencontré Franck Bordas (petit-fils du lithographe Fernand Mourlot), qui venait d’établir un atelier de lithographie. Il y travaille pendant six années avec des artistes tels que Roberto Matta, Jean Dubuffet, Gilles Aillaud, Jorge Camacho, Henri Cueco, Erró, Daniel Pommereulle, Jean Messagier, Hervé Di Rosa, François Boisrond et Guy Rougemont.
Le premier atelier sur l'Île Saint Louis
1985 - 2000
En 1985, il ouvre son propre atelier parisien, rue Saint-Louis en l’île. Son premier projet, avec le surréaliste Matta, rassemble 90 scènes inspirées par Don Quichotte, de Cervantès. Après diverses collaborations avec Daniel Pommereulle et Jorge Camacho, il invite différents artistes à venir à l’atelier, beaucoup venant de l’étranger : le peintre américain William MacKendree, le compositeur Marc Marder, l’Autrichien Gunter Damisch, le cubain Jorge Camacho, les russes Yuri Vasjenko et Igor Markevitch. Il y a également des Français : l’hyperrealiste Claude Yvel, Rémi Blanchard du mouvement Figuration Libre, Catherine Viollet, Loulou Picasso, Christian Babou ; les peintres abstraits Frédérique Lucien, Stéphane Bordarier, Jean-François Maurige et Pierre Mabille ; ainsi qu’Arman, avec lequel il réalise le livre Afrikan Matricule, qui illustre une poésie de Joseph Guglielmi, avec 26 lithographies originales.
L’atelier comportait deux presses manuelles, qui restent ses outils principaux : une presse lithographique Brisset format 63×90 cm qui a autrefois appartenu à Jean Fautrier ; et une presse à gravure format 120×250 cm fabriquée dans les années 70 pour l’artiste suédois Bengt Lindström. Aujourd’hui, six presses – toujours manuelles – sont opérationnelles : trois lithographiques et trois taille-douces pouvant imprimer des formats jusqu’à 3m×1m50.
Pendant que l’atelier se développe, il devient de plus en plus une sorte de laboratoire pour la création, où l’art de l’impression est constamment réinventé. Dans les années 90, c’est la rencontre avec plusieurs artistes espagnols avec lesquels il collabore : José Manuel Broto, Miguel Ángel Campano, Jaume Plensa, Miquel Mont et, en particulier, José Maria Sicilia, avec lequel il se lance dans une étroite collaboration de plus de 200 éditions. Parmi ces éditions, on peut citer : You’re Alone (1992), livre d’artiste fait de lithographies plongées dans la cire d’abeille et cousues avec du fil ; En Flor (1999–2000), une série monumentale, faite à partir de fleurs fraîches placées directement sous la presse ; et Le Livre des Mille et une Nuits (1997–98), qui transforme une édition française de 1910 en livre d’artiste, en imprimant sur les pages ou sur des feuilles de Japon translucides insérées dans les volumes.
Le second atelier: Montparnasse
2000 - 2001
En 2000, Michael Woolworth s’installe dans un lieu plus grand à Montparnasse, Impasse du Mont Tonnerre. Il y entame une collaboration avec l’artiste autrichien Otto Zitko, avec, entre autres, le livre d’artiste Polyne ; et avec l’artiste français Vincent Corpet, avec lequel il réalise de nombreux monotypes et un livre imprimé sur des feuilles en plastique transparent. Il réalise également des travaux géométriques de Miquel Mont ; un triptyque lithographique figuratif de Marc Desgrandchamps ; et, avec l’artiste conceptuel australien Mark Themann, The Surrogate Cartographer, une série d’impressions rassemblant des interventions typographiques et de la cire à cacheter rouge, le tout réuni en coffret.
Le troisième atelier : Malakoff
2002 - 2005
L’atelier emménage en 2002 dans un espace encore plus grand à Malakoff, où il commence, notamment, ses premiers projets avec Jim Dine : une série somptueuse de planches botaniques en grand format et, plus tard, Pinocchio. Il entreprend également une collaboration avec l’Irlandais Sean Scully, avec Jean-Pierre Pincemin et Hélène Delprat, ainsi que la réalisation du Nuancier de Marie-Ange Guilleminot. In 2004, avec José Maria Sicilia, il a réalisé une des plus importantes oeuvres de l’atelier : un immense « tapis », 9m×3m, imprimé en lithographie sur un ensemble de 84 carreaux de plâtre. Présentée pour la première fois au musée du Louvre en 2004, aujourd’hui cette oeuvre a été exposée dans le monde entier.
Le quatrième atelier : Bastille
2005 à nos jours
L’atelier revient à Paris en 2005, pour s’installer dans un lieu historique à la Bastille. Outre les projets continus avec Jim Dine, Marc Desgrandchamps et Sean Scully, l’atelier y a également initié diverses aventures avec Yuri Kuper, Günther Förg, A.R. Penck, Barthélémy Toguo, Djamel Tatah, Stéphane Pencréac’h, Frédérique Loutz, Ofer Lellouche, Stéphane Bordarier, Richard Gorman, Jean-Michel Othoniel, Bertrand Lavier, Allen Jones, David Shrigley, Vittorio Santoro, Jason Dodge, Blaise Drummond, Carole Benzaken et Mélanie Delattre-Vogt.
Depuis 2016, hormis l’arrivée d’artiste chevronnés tels Philippe Favier ou Carole Benzaken, une nouvelle vague de bien plus jeunes a démarré avec Abdelkader Benchamma, Clément Bagot, Claire Chesnier, Eva Nielsen et Brecht Evens. Ils poussent le médium loin à leur façon.
En 2019 et 2020, furent publiés pour la première fois les américains Matt Magee et Peter Soriano, ainsi que la française roumaine Mïrka Lugosi et le graveur belge Bruno Hellenbosch.
michael@
michaelwoolworth.com
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Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h.
Samedi et dimanche sur rendez-vous.